Hoi An Silk Village

On revient tout juste d’un petit week-end prolongé à Hoi An au Vietnam ^^ Et quand on dit Vietnam, on pense tout de suite à la soie. Enfin je rectifie: une couturière pense tout de suite à la soie, mon mari pense tout de suite aux rouleaux de printemps et au Phô, LA soupe vietnamienne. J’aurais vraiment aimé pouvoir trouver un village un peu éloigné qui produise encore de la soie artisanalement, mais sans rester sur place pendant longtemps et rencontrer les bonnes personnes, impossible de trouver. Du coup, nous nous sommes contenté de l’attraction touristique locale: le Hoi An Silk Village qui n’a d’un Silk Village que le nom…

We are just coming back from a little extended week-end in Hoi An, Vietnam ^^ When one says « Vietnam », one immediately thinks about silk. Actually it is not completely correct: A seamstress immediately thinks about silk, my husband thinks immediately about spring rolls and Phô. I would have really loved to find a remote village that still produces silk by hand, but if you do not stay in Vietnam for a long time, and meet the right people, I imagine it is impossible to find. So, we went to the local tourist attraction: the Hoi An Silk Village, that has of a silk village only the name…

2 types de visites y sont proposées, la courte qui montre le procédé de fabrication de la soie, et la longue, qui en montre sûrement plus, mais avec un bébé de 15 mois, la courte est parfaite 🙂 La visite commence avec une boisson de bienvenue à base d’eau, de sucre et de colorant de mûres locales. Pourquoi de mûres, me demanderez-vous? C’est parce que la soie est faite grâce aux Bombyx du mûrier, qui grandissent dans les mûriers, et se nourrissent de feuilles de mûriers. Première surprise par contre, les mûriers au Vietnam, ce ne sont pas des sortes de ronces comme chez nous, ce sont des vrais gros arbres!

2 types of visits are offered, the short one, that shows how silk is made, and the long one, that probably shows a bit more, but with a 15 month old baby, the short one will do 😉 The visit starts with a welcome water, sugar and dye mulberry drink. Why mulberry will you ask? Well it is because silk is made thanks to the Mori Bombyx that grow in mulberry trees and eat mulberry tree leaves. It was quite a surprise actually to discover how mulberry trees look like in Vietnam, they are real trees! Not brambles like in our regions.

HOI AN SILK VILLAGE 3

On me propose alors de goûter une mûre vietnamienne, il y a une fourmi dessus (me demande si notre désagréable guide l’a fait exprès), impossible de virer la fourmi, tout le monde attend que je goûte la mûre (les allergies à la mure ça existe?), je mange la mûre, et la fourmi, snif… Assez fade par rapport aux mûres de nos contrées.

The guide offers me to try a vietnamese mulberry, there is an ant on it (I still wonder whether our unfriendly guide would have not done it on purpose), impossible to flick the ant out, everybody is awaiting on me to eat the mulberry (do mulberry allergy conditions exist?), I eat the mulberry, and the ant, sniff… Quite tasteless compared to the mulberry from our regions.

HOI AN SILK VILLAGE 2

Le village est constitués de divers petits pavillons, la visite se poursuit au pavillon des vers à soie. Un pavillon rien que pour eux! Dans un coin, on y trouve la nursery, avec les tout petits vers qui ont éclos, ils sont posés dans des paniers en osier plats, sur un gros lit de feuilles de mûrier hachées et regroupés par taille sous une lumière chauffante.

The village is organized in different detached houses, so the visit continues in the silkworm house. A house only for themselves! In a corner, there is the nursery, where the tiny worms that just hatched are lying on flat wicker baskets on top of chopped mulberry leaves. They are sorted by size/age and placed under a heating light.

HOI AN SILK VILLAGE 4

Après moins d’un mois, le ver est prêt à faire son cocon, on le dépose dans des brindilles de mûriers où il s’installe confortablement.

After less than a month, the worm is ready to make its cocoon, they are therefore put on mulberry tree twigs, where they can set up comfortably.

HOI AN SILK VILLAGE 5

Avant que le ver n’arrive complètement à sa métamorphose en bombyx (une sorte de papillon de nuit pas très beau) en 10-12 jours, on collecte les cocons, puis on les fait bouillir pour récupérer la soie. La soie devient collante et on peut tirer sur les fils qui s’agglomèrent ensemble. Là où les femmes m’impressionnent c’est qu’elles arrivent à garantir une épaisseur quasi constante du fil brut de soie (le fil brut est fait de tout plein de fils tout fins).

Before the worm gets to its complete metamorphosis into a bombyx (a type of not good looking butterfly, more like a moth) in about 10-12 days, the cocoon are collected and boiled to extract the silk. The silk becomes sticky in the water, and it is possible to pull on the threads that cluster together. I was very impressed by the dexterity and skills of these women, that can maintain an almost constant thickness of raw silk thread (the raw thread is made from lots of very thin threads).

HOI AN SILK VILLAGE 6Une autre femme fait tourner l’autre partie du dispositif pour créer des sortes de grosses pelotes de soie. Il faut savoir que chaque cocon contient plus d’un kilomètre de soie!!

Another woman turns the other part of the installation to create some sort of big silk yarns. One cocoon contains more than one kilometer of silk!!

HOI AN SILK VILLAGE 7La soie récoltée après cette étape est très rêche, on dirait du crin de cheval. Pour récupérer une soie douce, il faut rebouillir la pelote (pour séparer les fils). Vous noterez que la soie vient en 2 couleurs. Il y a les cocons jaunes, et puis les blancs. Si on souhaite d’autres couleurs, les pelotes sont envoyées dans une usine du sud du Vietnam pour être teintes. Malheureusement, elles sont teintes de façon chimique, et non pas avec des colorants naturels 😦

The harvested silk after this step is very rough, like horse hair really. To get back a soft silk, you need to boil the yarn again (to separate the threads). You will note that the silk comes in 2 colors. There are yellow cocoons and white cocoons. If you wish other colors the yarns are sent to a factory in South Vietnam to be dyed. Unfortunately, it is dyed chemically, and not with natural dyes 😦

HOI AN SILK VILLAGE 8

Les fils de soie peuvent après être tissés selon différent procédés traditionnels (même si maintenant la majeur partie est faite en usine). J’étais en tous cas super impressionnée par la rapidité et la justesse des mouvement de cette dame par rapport à la complexité de cette machine. Les cailloux blancs qui pendent doivent être ajustés pour changer le motif, et honnêtement je ne comprends pas comment elle peut faire tout ça en même temps!

The silk threads can then be weaved following some traditional processes (even though nowadays most of it is done in factories). I was very impressed how fast and skilled this lady was, with respect to the complexity of this machine. The white stones you see on the left hand side hanging are meant to be moved depending on the pattern you are after. And honestly I do not get how she can do all that simultaneously!

HOI AN SILK VILLAGE 10

Dans un autre pavillon, la guide nous montre une autre technique, avec une machine différente, qui semble plus industrielle. Cette machine est actionnée au pied beaucoup plus rapidement, et permet de tisser des rouleaux de soie, soit de soie brute (qui contient des imperfections/des irrégularités), soit de pure soie, beaucoup plus lisse et douce.

In another house, the grumpy guide shows us a different technique, with a different machine, that looks more industrial. This machine is activated with the foot, much faster, and allows to make big rolls of silk, either raw silk (that contains unevennesses), or pure silk, much more soft and sleek.

HOI AN SILK VILLAGE 11

Au final, sur place ils ne produisent que ces 2 types de tissu, quoique peut-être aussi le taffetas (celui en damier), je ne sais pas, j’étais en train de tout tripoter et j’écoutais plus la guide 😛

On site they only produce these 2 types of fabrics, although maybe also the taffetas (the one with the checker), I am not sure, I was overwhelmed, touching everything and not listening to the guide anylonger 😛

HOI AN SILK VILLAGE 12

La visite se finit bien évidemment à la boutique souvenir. En théorie, ils prennent tes mesures et font faire les habits pour toi, mais tu peux aussi acheter la soie au mètre à des prix plus que raisonnables, je dirais 2 à 3 fois moins cher que chez nous. Du coup forcement j’ai craqué! Je vous montrerai tout ça quand j’aurai le temps de les coudre 😉

The visit ends of course in the gift shop. In theory you are supposed to get bespoke clothes there, but you can also buy silk by the meter at very reasonable prices, about 2 to 3 times less than in Europe. So of course, I succumbed! I will show you what I got if I find the time to sew them 😉

J’espère que le post vous aura un peu dépaysé, surtout en plein hiver! On se retrouve très bientôt, peut-être avec le pantalon marine dont je vous parlais dans le précédent post…Si j’arrive à le finir!

Well I hope this post would have made you travel a bit, especially in the middle of winter! And we talk again very soon, maybe about my navy pants that I was showing you in the former post… If I find the time to finish them!

Très belle journée! Have a beautiful day! ❤ ❤ 😉 xx

13 commentaires sur « Hoi An Silk Village »

  • Thank you so much for this article, I’m a HUGE fan of silk, although very novice at handling it…. I really enjoyed this photo tour!
    It’s fascinating world. I wish I could buy 2-3 times less silk than here in Europe!! Awww…

    Lately my vegan friend asked me about whether I use silk or not. I know that the cocoons are being boiled in hot water for earning the fabric, but I’m like… I just can’t feel that deep empathy for them, is it rude thing? I love silk. I think the same about domesticated animals – I support the small farms and the human handling and I’m not against meat eating. I eat meat, and I think that humanity domesticated some animals to have a food source and supporting the local farms, diaries etc is my way to the sustainable living. And I try to reduce my meat consuming for 2-3 times a week but I won’t go vegan and I won’t go silk-free in sewing.

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    • Hi, thanks for your comment 🙂 I do not have much empathy either towards the worms, I am grateful that they give us such a beautiful material to work with, but do not think that it is particularly tragic they get their lives cut short. A bombyx has a total life cycle of around 2 months. 3/4 of this life is spent chewing on mulberry tree leaves and toasty warm in the cocoon. Their life expectancy after emerging is about 2 weeks. And cut short for males that die shortly after they mated. After the cocoons get boiled, and the silk taken off, the bombyx are sold on the market and use as a good source of protein for the vietnameses. So nothing gets lost 🙂

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  • Merci Sonia pour ce joli reportage…ça m’a fait voyager et rêver! Ca m’a fait penser à mon escapade sur l’ile de la soie, à quelques coups de rames de Phnom Penh au Cambodge, tu connais?

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    • De rien Kiwiko! C’est super si ca depayse un peu les lecteurs en pleine grisaille hivernale 😉 Non je ne connais pas du tout! C’est comment? C’est toujours traditionel ou devenu touristique comme Hoi An? En tous cas je retiens, merci bcp pour l’info! ❤ xx

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      • coucou Sonia! oui le temps est tellement gris à Paris que ton article fait du bien!
        A l’époque où je suis aller sur l’ile de la soie au Cambodge, ce n’était pas du tout touristique, on était les seuls visiteurs sur l’ile! ça a peut-être changé…bonne journée!!!

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  • Mais bien sûr que les mûriers des vers à soie sont des arbres même en Europe! 😉
    On en trouve dans le grand sud de la France notamment dans les Cevennes où a perduré jusque fin XIXeme siecle l’industrie de la soie depuis la culture du ver dans les magnanneries jusqu’au tissage. Voir le conservatoire de Saint Hippolyte du Fort par ex.
    C’est une industrie qui a beaucoup rapporté financièrement, mais qui a coûté en vie humaines, vues les conditions déplorables de travail des ouvriers.
    La soie quand elle est brute s’appelle soie grège.On l’importe en France pour etre retravaillée (affinage teinture) notamment par l’entreprise Au Ver à Soie qui propose toute une gamme de fils de soie depuis les fils a broder jusqu’aux soie pour la pêche, en passant par les fils à ourler les carrés Hermes.
    Le monde de la soie est absolument fascinant!

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    • Bonjour Filo! Merci beaucoup pour le commentaire super instructif, mais pas que car il m’a vraiment donne envie d’en savoir plus! Honnetement la soie je l’associais vraiment et quasi uniquement a l’Asie et la route de la soie, et j’ignorais completement que nous avions ces muriers dans les Cevennes! La France n’en produit plus du tout? Est-ce que tu as des lectures sur le sujet a me recommander? Tout cela me semble absolument passionnant!!!

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  • Super, merci pour le reportage !
    Ca me rappelle énormément ce que j’avais vu en Turquie. La soie n’était plus fabriquée là, mais ils avaient gardé des installations « traditionnelles » pour montrer aux touristes comment on l’obtenait. Ils trempaient le cocon dans de l’eau chaude effectivement et ils extrayaient les premiers fils avec une espèce de petit balai à poils longs et durs qu’ils tapotaient sur les cocons mouillés pour attraper les fils. On avait aussi eu une démo de la teinture naturelle, avec la cochenille, les noix, l’indigo… Puis démonstration de tissage de tapis en soie… Mon dieu, une merveille !!! Je pourrais te retrouver des photos si ça t’intéresse…
    Qu’est-ce que c’est beau et intéressant en tout cas de voir toutes ces techniques !

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